
« Le temps incarne l’espace, le mouvement, la perception, la création, la compréhension, la réflexion, l’action, l’art, mais aussi : la conception et le design. Plus étonnant encore, tout le monde sent ou croit savoir qu’il existe un temps qui fait évoluer ces autres temps. Chacun pense toujours pouvoir gérer ce temps-là. Il n’y a rien ici qui doive surprendre ou flatter l’opinion, il n’est au contraire que de constater un phénomène omniprésent depuis que fut assumé collectivement le concept même de temps. Aussi n’est-il pas concevable d’étudier ni d’analyser les processus de conception ni même de porter un intérêt quelconque au design, sans jouer, directement ou indirectement, avec le temps.
En tant que genèse, le travail de conception s’inscrit dans de multiples temporalités : le temps du projet, temps des processus de fabrication et d’industrialisation, temps du geste des concepteurs et de son renouvellement. A l’heure de l’immédiateté numérique, la conception reste soumise aux temps de l’élaboration, de la confrontation de points de vue, du dépassement des contradictions, de la prise de décision, de l’exploration des possibles et des contraintes : étapes obligatoires, ce sont aussi les moments nécessaires de l’engagement de collectifs de conception dans une œuvre commune. Dans l’émergence des innovations quelles sont ces nécessités temporelles qui font que les projets naissent, se construisent et se conduisent, développent de nouvelles manières de faire au delà du seul temps du projets, perdurent et/ou disparaissent ? A l’inverse, peut-on discerner dans ces cycles des temporalités inutiles, des pertes de temps ? Existe-t-il une économie temporelle de la conception ?
Cet ouvrage réunit des contributions présentées à 01Design.10 (dixième colloque multidisciplinaire sur la conception et le design) qui s’est déroulé le 9 et 10 Novembre 2016 à l’école d’architecture de Grenade en Espagne (ETS Arquitectura, Universidad de Granada). »
L’ouvrage est aussi disponible en version papier ce lien : http://europia.org/edition/livres/cogn/01D10.htm
L’ouvrage est aussi disponible on version LIVRE NUMÉRIQUE (E-BOOK) à l’adresse suivante : (https://www.amazon.fr/dp/B07M8DSFS2/ref=sr_1_1?s=digital-text&ie=UTF8&qid=1545379199&sr=1-1&keywords=europia)






Ce recueil d’écrits de Francisco Varela couvre l’ensemble de son œuvre, de la biologie théorique à l’éthique, en passant par la théorie de la connaissance et la philosophie de la conscience. Il constitue une introduction accessible et stimulante à sa quête, dont le point de départ est une théorie de l’être vivant comme « unité autopoïétique », c’est-à-dire comme un système capable de synthétiser de manière autonome les molécules dont il est constitué, et de « donner sens » à son environnement. À partir de là, Francisco Varela a redéfini la connaissance comme une « danse » au cours de laquelle un être vivant et son environnement se spécifient mutuellement, plutôt que comme la simple représentation d’un environnement pré-donné. Et il a inauguré une discipline nouvelle appelée la « neurophénoménologie », qui consiste à appuyer les unes sur les autres les données d’expérience subjective et les données objectives de la neurobiologie, sans réduire les premières aux secondes.